IPv4 (Internet Protocol version 4) demeure à ce jour le protocole le plus utilisé dans ce grand réseau mondial qu’est Internet. Son successeur, IPv6, existe depuis bientôt 20 ans (1995 !), mais reste encore aujourd’hui marginal malgré la pénurie toujours plus pressante d’adresse IPv4. Ce constat devient plus alarmant chaque année : il va être temps de faire un choix !
Malgré les nombreuses méthodes mises en place afin de prolonger, plus ou moins artificiellement, la durée de vie d’IPv4 (CIDR, NAT, …), et ainsi permettre de déployer progressivement IPv6, celui-ci demeure encore aujourd’hui largement marginal avec seulement environ 1% du trafic mondial. Ces déploiements se sont légèrement accrus depuis l’annonce, en février 2011 par l’IANA, de l’exhaustion du pool global d’adresses IPv4. Les seules réserves restantes sont aux mains des différentes autorités régionales ou RIR (Regional Internet Registry), mais elles ne dureront pas éternellement.
Statistiques Google IPv6 et état de la pénurie IPv4
Selon l’Internet Society lors de sa dernière réunion le 17 avril 2013 à Denver (Colorado), nous sommes arrivés à un embranchement important, puisqu’au regard des prédictions de pénurie pour chaque RIR (notamment les plus gros consommateurs actuels qui sont le RIPE NCC, l’APNIC et l’ARIN), il est déjà trop tard pour envisager une « simple » transition/cohabitation entre IPv4 et IPv6, la réserve d’adresses IPv4 n’étant plus suffisante pour permettre à IPv6 d’être déployé et utilisé en masse avant leur total exhaustion.
Des approches, que nous avions appelées compressives ou translatives dans la série d’articles relatives à IPv6 et à sa migration, existent, que ce soit via IVI (permettant d’avoir un réseau natif IPv6, sans dual-stack, avec une translation 1 à 1 vers le réseau IPv4) ou au travers de CGN (Carrier-Grade NATs, solution qui semble être privilégiée par un certain nombre d’acteurs à l’heure actuelle). Cette dernière, outre les problèmes techniques qu’elles engendrent, « cassant » certaines applications, pose le même problème que les NAT classiques en leur temps : la durée de vie d’IPv4 est encore rallonger de manière artificielle et peu efficace sur le long terme.
Aujourd’hui toutefois, il n’est plus possible de s’en passer. La Chine, grosse consommatrice d’adresses IP depuis quelques années, a déjà dû recourir à certaines de ces méthodes (IVI notamment). Certains fournisseurs d’accès européens envisagent l’ajout de CGN dans leur réseau afin de retarder l’échéance. Le choix qui sera majoritairement fait à ce niveau de la cohabitation déterminera ce qu’il adviendra d’IPv6 : solution tournée vers l’avenir, elle ne pourra être viable que si tous les acteurs décident de s’y impliquer sérieusement. L’ajout de CGN sur le réseau ne doit être qu’une méthode pour gagner encore un peu de temps, mais ne représente en aucun cas une solution à long terme.
Les CGN et Internet (source: Geoff Huston de l’APNIC via potaroo.net)
IPv6 est la solution à long terme, la vision d’avenir promise depuis plusieurs décennies. Il est temps de s’y mettre sérieusement : IPv6 n’est plus seulement une perspective à long terme, le protocole doit devenir une priorité, sans quoi l’Internet tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existera plus.
Dans cet objectif, NEXCOM Systems propose un certain nombre de ressources et de compétences sur IPv6 afin d’aider à sa compréhension. Des formations IPv6 abordant le protocole dans le détail (disponible sur un ou deux jours, selon le besoin en connaissances pratiques) ont été conçues afin de comprendre le protocole dans le détail et mieux pouvoir l’appréhender : généralité, adressage, migration v4/v6, etc.
Ces formations sont complétées par des articles, librement disponibles sur notre blog, rappelant les grandes lignes du protocole et des différentes méthodes de migration/translation/cohabitation disponibles. Dans la même idée, nous avons compilé les informations principales du protocole sous une forme concentrée (cheatsheet ou mémo IPv6), également librement disponible sur notre page d’expertise (ou également ici).
Bonne lecture !